Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/371

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« Je profiterai de l’occasion pour faire demander par Dupont au premier consul une lieutenance dans sa garde, et comme il n’a encore jamais rien demandé pour moi, peut-être voudra-t-il bien s’en charger. Mais je ne me flatte pas. Le bonheur de vivre à Paris et de t’y amener est un trop beau rêve. Je ne suis pas homme à réussir en temps de paix. Je ne suis bon qu’à donner des coups et à en recevoir : présenter des placets et obtenir des grâces n’est pas mon fait. Dupont n’est pas du tout enthousiasmé de l’idée d’une descente en Angleterre. Soit humeur, soit défiance, il n’a pas le désir de s’en mêler. J’ai vu Masséna à Ruel le lendemain de mon départ pour Sedan, et il m’a presque promis, en cas de descente, que nous voguerions de compagnie. Voilà mon plan, faire la guerre ou rester à Paris, car la vie de garnison m’est odieuse.

« Je crains, ma bonne mère, que cette sécheresse excessive ne te fasse souffrir. Tu es si bonne que tu ne me parles que de moi dans tes lettres, et je ne sais pas comment tu te portes. » ……………… « De Paris, le 8 fructidor an XI.

…………………………… « Dupont m’avait fait les plus belles promesses : il ne les a pas tenues. Pendant huit jours qu’il a passés avec le premier consul, il n’a pas trouvé une minute pour lui parler de moi. Caulaincourt,