Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/410

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ultérieurs, je me suis convaincu que rien n’annonce que votre fils ait à se repentir de l’union contractée.

« Je me trompe, il doit un jour ou l’autre se repentir amèrement d’avoir brisé le cœur de sa mère ; mais vous-même l’avez dit, madame, c’est sa première, sa seule faute ! et j’ai tout lieu de croire, que si elle est grave envers vous, elle est réparable par sa tendresse et grâce à la vôtre. Il appartient à votre cœur maternel de l’absoudre, et je serais heureux de vous apporter une consolation en vous confirmant que le ton qu’on a vu chez lui ne justifie en rien vos douloureux présages.

« C’est dans cet esprit, madame, que je vous prie d’agréer, etc. » Quelque rassurante que fût cette bonne et honnête réponse, ma grand’mère n’en persista pas moins à se munir des pièces qui pouvaient lui laisser l’espoir de rompre ce mariage.

Ce fut l’abbé d’Andrezel qui repartit pour Paris muni de toutes les procurations nécessaires. L’abbé d’Andrezel, qu’on n’appelait plus l’abbé depuis la révolution, était un des hommes les plus spirituels et les plus aimables que j’aie connus. Il a fait je ne sais quelles traductions du grec, et passait pour savant. Il a été recteur de l’université et, pendant quelque temps, censeur sous la restauration.

Ce n’était pourtant pas un