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DE GRIBOUILLE

Elle monta avec Gribouille sur le sommet le plus élevé de l’île et lui fit admirer la beauté de la contrée des fleurs, où dansait et chantait encore, aux premiers rayons des étoiles, cette race heureuse et charmante dont elle était la mère.

« Hélas ! dit Gribouille, saisi pour la première fois depuis cent ans d’une profonde tristesse, vais-je donc quitter tous ces amis ? vais-je redevenir branche de chêne ? vais-je donc retourner dans le pays où règnent les abeilles avares et les bourdons voleurs ? Ma chère marraine, ne m’abandonnez pas, ne me renvoyez pas ; je ne puis vivre ailleurs qu’ici, et je mourrai de chagrin loin de vous.

— Je ne t’abandonnerai jamais, Gribouille, dit la reine,