Page:Sand - Isidora, 1845.djvu/119

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vous n’êtes point sage. Hélas ! nous accusons la société de langueur, et notre propre cœur nous crie : Tu es faible et malade !

Mais je m’aperçois que je traduis au lecteur le griffonnage obscur et fragmenté des cahiers que Jacques Laurent entassait à cette époque de sa vie, dans un coin, et sans les relire ni les coordonner, comme il avait toujours fait. Ses notes et réflexions nous ont paru si confuses et si mystérieuses, que nous avons renoncé à en publier la suite.

Vaincu par l’insistance d’Alice, il ouvrit son cœur du moins à l’amitié, et lui raconta toute l’histoire que l’on a pu lire dans la première partie de ce récit, mais en peu de mots et avec des réticences, pour ne pas alarmer la pudeur d’Alice.

Elle était bonne et charitable, dit-il, cela est certain. Elle m’envoya, sans me connaître, de l’argent pour soulager la misère des malheureux qui ne pouvaient pas payer leur loyer au régisseur de cette maison. Le hasard me fit entrer dans ce jardin, alors abandonné, par cet appartement alors en construction. Un autre hasard me fit franchir la petite porte du mur et pénétrer dans la serre de l’autre enclos. Un dernier hasard, je suppose, l’y amena, là je causai avec elle. Là je retournai deux fois, et je fus attendri,