Page:Sand - Isidora, 1845.djvu/32

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sitôt qu’elle a été seule. Elle ne voulait pas le prendre.

« — Mets cela au feu, qu’elle disait : c’est quelque sottise.

« — Non, non, Madame, c’est des malheureux.

« — Tu l’as donc lu ?

« — Dame, Madame, que j’ai fait, Fly l’avait décacheté, et ça traînait.

« — Tu as bien fait, petit, qu’elle m’a dit après qu’elle a eu regardé votre lettre, et pour te récompenser, c’est toi que je charge d’aller aux informations. Si l’histoire est vraie, c’est toi qui porteras ma réponse et qui expliqueras mes intentions ; et puis, attends, qu’elle m’a dit encore : Tu diras à ce M. Jacques Laurent que je le remercie de sa lettre, mais qu’il aurait bien pu l’envoyer plus raisonnablement que par sa fenêtre.

Là-dessus, j’ai expliqué au jockey l’inutilité de ma démarche d’hier et l’urgence de la position. Il m’a promis d’en rendre compte.

J’ai bien vite porté un raisonnable secours au vieillard. En apprenant la générosité de sa bienfaitrice, il a été touché jusqu’aux larmes.

— Est-ce possible, s’est-il écrié, qu’une âme si tendre et si délicate soit calomniée par de vils serviteurs !