Page:Sand - Isidora, 1845.djvu/87

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mais ici, vous y perdrez vos bonnes intentions et tous vos généreux arguments. Renseignez-vous, informez-vous, et vous reconnaîtrez que la clémence vous est impossible. Quand vous saurez bien quelle créature infâme a été appelée par votre frère à l’honneur de porter son nom et d’hériter de ses biens, vous ne nous exposerez pas à la remontrer chez vous, et vous nous dispenserez du pénible devoir de l’en faire sortir. »

Cet avis fut adopté avec chaleur, et madame de T…, restée seule de son avis, se trouva bientôt tête à tête avec son cousin. Les autres parents se retirèrent, craignant de la confirmer dans sa résistance par une trop forte obsession. Ils la savaient courageuse et ferme, malgré ses habitudes de douceur.

— Ah ça, ma cousine, dit le jeune fat lorsqu’ils furent tous sortis, est-ce sérieusement que vous parlez d’admettre Isidora auprès de vous ?

— Je n’ai parlé que d’examiner ma conscience et mon jugement sur le parti que j’aie prendre, Adhémar : mais, en attendant, je vous engage, par respect pour nous-mêmes, à oublier ce nom d’Isidora, sous lequel madame de S*** vous est sans doute désavantageusement connue. Il me semble que, plus vous