Page:Sand - Isidora - Narcisse (Levy).djvu/286

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direction de la production et de l’éducation du cheval, à apporter des réformes indispensables dans l’administration des haras, à créer des écoles spéciales, en un mot à reconnaître les ressources que possède la France, et à l’affranchir de l’énorme impôt payé à l’étranger pour la consommation générale et la remonte de la cavalerie.

Il ne nous appartient pas de trancher toutes les questions de détail soulevées par la question elle-même. Mais ce que nous voyons clairement avec tout le monde, c’est que l’État ne peut les laisser plus longtemps dans le doute, qu’il ne doit pas reculer devant des travaux d’examen et des sacrifices devenus indispensables. « On se rappelle, dit M. de Lancosme-Brèves, dans son rapport, que, sur un simple bruit de guerre, 20 millions furent votés : c’est-à-dire, qu’en un seul jour, l’État perdit un million de revenu, sacrifice qui ne profita qu’aux étrangers. »

Tous les hommes compétents qui aperçoivent ce que l’on pourrait faire en France pour l’industrie chevaline, avec 20 millions, déploreront longtemps l’erreur commise à cette époque, erreur énorme, mais que des abus consacrés et une longue incurie antérieure avaient rendue presque inévitable.

En attendant l’intervention large et réelle de l’État, M. de Lancosme-Brèves, soutenu par un zèle à toute épreuve, et résolu à ne reculer devant aucun sacrifice personnel, a réussi à créer le Cercle hippique. Il a été secondé par ses compatriotes. Riches, nobles, bourgeois, légitimistes, conservateurs ou démocrates, tous ont compris l’utilité de son plan, et la nécessité de s’y associer, chacun dans la mesure de ses moyens ou de sa libéralité. Désormais le cercle hippique est fondé. Chaque année il prospère, et, déjà, ses beaux résultats dépassent les espérances qu’on en avait conçues.