Page:Sand - Isidora - Narcisse (Levy).djvu/287

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C’est que, jusqu’à présent, et dès à présent, l’élevage du cheval a été, et doit être, la principale ressource de la Brenne. Ce qui doit nous intéresser au plus haut point, c’est que cette industrie agricole est la plus prompte, la plus certaine pour améliorer la condition du petit cultivateur et créer une occupation saine et fructueuse au prolétaire. Il se passera encore des années avant que les grands travaux de canalisation épurent l’atmosphère, avant que la grande culture puisse engraisser, sur tous les points, ces limons sablonneux, enfin avant que, dans tous ces progrès vastes, mais lents, le pauvre paysan ait trouvé assez d’ouvrage et recouvré assez de santé pour amasser quelque chose et s’affranchir un peu de l’aumône et du salaire. Tout en demandant les grands remèdes, M. de Lancosme-Brèves et tous ceux qui l’ont aidé de leur intelligence ou de leurs sacrifices, ont été fort sagement au plus pressé. C’était de créer une richesse agricole immédiate, et qui se trouvât pour ainsi dire sous la main. Elle était dans l’élevage et l’amélioration de la race chevaline.

Dans plusieurs écrits, M. de Lancosme-Brèves a prouvé l’excellence du cheval de Brenne. Nous ne citerons, pour abréger, que le résumé tracé dans son rapport au conseil général.

« Sans soin, sans nourriture substantielle, le cheval du pays arrive néanmoins à la constitution la plus robuste. Il est petit, mais vigoureux : ses naseaux ouverts indiquent que l’air arrive facilement aux organes de la respiration. Sa poitrine haute et large loge des poumons d’une nature exceptionnelle. Ces animaux font souvent des trajets de 40 à 50 kilomètres, sans en éprouver d’altération, et il n’est pas rare de recontrer des chevaux brennoux qui font dans une journée jusqu’à 100 et 120 kilomètres. Leurs membres secs et évidés indi-