Page:Sand - Jean de la Roche (Calmann-Levy SD).djvu/115

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— Non ! Que s’est-il donc passé entre vous ?

— Rien, sinon qu’il me témoigne de la froideur, et que je crois deviner en lui de l’aversion. C’est à vous de tâcher de savoir ce en quoi j’ai pu lui déplaire, afin que je m’en corrige ou m’en abstienne. Je sens bien que vous l’aimez ardemment, et qu’il faut que je sois aimé de lui ! N’est-ce pas, il le faut ?

— Oui, certes, il le faut absolument ! Revenez bientôt. Je l’aurai confessé, et je vous dirai tout.

Je partis avec M. Louandre.

— Je ne suis pas si tranquille que vous, me dit le notaire à plusieurs reprises en cheminant à mes côtés.

Hélas ! je n’étais pas tranquille du tout.

Le lendemain, je reçus la lettre suivante :


« Ne revenez ni demain ni après-demain. Il faut, auparavant, que j’aie raison des idées de ce cher et cruel enfant. Imaginez-vous qu’il n’a rien contre vous ; il vous estime et vous aimerait peut-être, si vous ne songiez pas à m’épouser. Voilà ce qu’il dit, et il n’écoute rien de ce que je lui réponds. Il est absorbé, pâle, sans appétit, et, je le crains, sans sommeil. Enfin il est jaloux de moi, voilà ce que je suis obligée de constater. Il ne veut pas que je me marie. Ne vous inquiétez pas trop de cela ; il est si jeune, et, d’ailleurs.