Page:Sand - Jean de la Roche (Calmann-Levy SD).djvu/297

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tion. On a fait tant d’histoires sur son compte que je ne crois plus à rien.

— Vous croyez au moins, reprit Black sans faire attention à mes signes, qu’il est décidément bien vivant et nullement marié ?

— Je le sais, répondit Love ; mais, quant à son retour, je n’y crois pas.

— Pourquoi cela ?

— Parce que je ne pense pas qu’il m’aime assez pour revenir dans un pays qu’il n’aimait plus du tout.

— Que dites-vous là ? Pourquoi ce doute, mademoiselle ?

— S’il m’eût aimée, il n’eût pas douté de moi» et il serait revenu plus tôt.

— C’est ce que je lui ai dit, repartit ingénument M. Black ; mais il assure que…

— Ah çà ! vous l’avez donc vu ? s’écria Love en faisant le mouvement involontaire, mais aussitôt comprimé, de me regarder.

— Oui, je l’ai vu,… répondit Junius avec embarras. Je l’ai vu,… à Clermont, je crois.

— Vous croyez ? reprit Love en riant ; vous n’en êtes pas sûr ? N’importe, mon cher monsieur Black ; vous l’avez vu, je le crois, puisque vous le dites, car vous ne savez pas mentir. Eh bien, vous a-t-il parlé de moi ? Que vous a-t-il dit de moi ?