Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dimanche 16.


J’aurais voulu tenir un journal des événements ; mais il faudrait savoir la vérité, et c’est souvent impossible. Les rares et courts journaux qui nous parviennent se font la guerre entre eux et se contredisent ouvertement

— Les mobiles sont des braves.

— Non, les mobiles faiblissent partout.

— Mais non, c’est la troupe régulière qui lâche pied.

— Non, vous dis-je, c’est elle qui tient !

Le plus clair, c’est qu’une armée sans armes, sans pain, sans chaussures, sans vêtements et sans abri, ne peut pas résister à une armée pourvue de tout et bien commandée.

On agite beaucoup la question suivante, et on nous rapporte fidèlement, de auditu, l’opinion de M. Gambetta.

— L’armée régulière est détruite, démoralisée, perdue ; elle ne nous sauvera pas. C’est