Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/125

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presque tous déserté avant Sedan. Ils sont tous grands et forts, et ne paraissent point lâches. On les aura laissés manquer de pain et de munitions. Le désordre était tel qu’on ne sait plus si on a le droit de mépriser les fuyards. Malheureusement ce désordre continue.


Mercredi 19.


Depuis deux jours, nous sommes sans nouvelles de notre armée de la Loire. Est-elle anéantie ? Nous ne sommes pas bien sûrs qu’elle ait existé !


Jeudi 20.


Eugénie a affaire au Coudray. J’y vais avec elle ; c’est une promenade pour mes petites-filles. Il fait un bon soleil. La campagne reverdit au moment où elle se dépouille : il y a des touffes de végétation invraisemblable au milieu des massifs dénudés. À Chavy, nous descendons de