Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/135

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on n’avance pas, ou les résultats obtenus sont reconnus tout à coup désastreux. L’action du gouvernement ressemble à l’ordre qui serait donné à tout un peuple de passer à la fois sur le même pont. La foule s’entasse, s’étouffe, s’écrase, en attendant que le pont s’effondre.

À qui la faute ? Cette déroute générale pourrait-elle être conjurée ? le sera-t-elle ? Ne faudrait-il, pour opérer ce miracle, que l’apparition d’un génie de premier ordre ? Ce génie présidera-t-il à notre salut ? va-t-il se manifester par des victoires ? Aurons-nous la joie d’avoir souffert pour la délivrance de la patrie ? Nos soldats d’hier seront-ils demain des régiments d’élite ? S’il en est ainsi, personne ne se plaindra ; mais si rien n’est utilisé, si l’état présent se prolonge, nous marchons à une catastrophe inévitable, et notre pauvre Paris sera forcé de se rendre.


Dimanche 23 octobre.


Il pleut à verse. Les nouvelles sont insigni-