Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/184

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de part de butin à chercher dans les ruines, il souffre amèrement, et il s’attend à souffrir plus encore. Pauvre nature humaine, dans quel état d’épuisement ou d’exaspération vas-tu sortir de cette torture ! Démence pour les uns, annihilement pour les autres… Quand nous aurons repoussé ou payé l’ennemi du dehors, que serons-nous ? où trouverons-nous l’équité calme, le pardon fraternel, le désir commun de reconstruire la société ? Et si nous sommes forcés de procéder à ce travail sous la menace du canon allemand ! Nous ne ferons certes rien de durable, et la république subira de si fortes dépressions qu’elle sera comme une terre ravagée de la veille par les éruptions volcaniques. Comme notre sol matériel, le sol politique et social sera souillé, stérilisé peut-être !


18 novembre.


M. de Girardin conseille d’élire en quatre jours un président par voie de plébiscite. Certes c’est