notre armée est en fuite. Selon le général, le ministre a manqué de savoir et de jugement ; le camp était mal placé, impossible à garder, et les troupes, déclarées hier si vaillantes, ont plié et ne peuvent inspirer aucune confiance ; tout cela est exposé par le ministre lui-même, mais sur un ton d’amour-propre blessé qui nous livre à tous les commentaires ; il termine par cette phrase étrange :
Le public appréciera.
— Le public ! c’est ainsi que ce jeune avocat parle, à la France ! Se croit-il sur un théâtre ? Non, il a voulu dire :
La cour appréciera.
— Il se croit à l’audience ! Est-ce là un langage sérieux quand on ne craint pas de tenir entre ses mains le sort de son pays ? Si le général qui n’obéit pas est coupable, pourquoi ne pas insister pour qu’il obéisse ? Si vous êtes certain qu’il se trompe, pourquoi lui envoyer un ordre qui l’autorise à se tromper ? Mais si le camp qu’il faut abandonner d’une manière si désas-