Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/200

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gumes seraient rasés comme par le feu. On annonce ce soir que Bourbaki est reparti avec cette armée reformée à la hâte et sans résistance. Ils veulent bien se battre, ces pauvres troupiers, ils veulent surtout se battre. Ce qu’ils ne supportent pas, ce que les Prussiens les plus soumis ne supporteraient pas mieux, c’est la famine, la misère, la cruauté du régime qu’on leur impose.

— Au lieu de se rapprocher de Paris, Bourbaki aurait l’intention d’aller couper la retraite aux Prussiens vers la frontière. Seraient-ils en retraite ? Et on nous le cacherait ! Il y a dans l’atroce drame qui se joue l’élément burlesque obligé.

Passage de M. Cathelineau à Châteauroux à la tête d’un beau corps de francs-tireurs qui disent leurs prières devant les populations, bien qu’ils ne soient ni Vendéens ni Bretons, et qu’ils ne se soient pas encore battus.


16.


Calme plat, silence absolu. Le repos est dans l’air. Le temps est rose et gris, les blés poussent