Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/207

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du parti républicain qui régit à cette heure le reste de la France, bien qu’il soit l’ennemi déclaré et très-irrité de la Commune.

Ce parti, que nous pouvons mieux juger, puisqu’il nous entoure, se sépare chaque jour ouvertement du peuple, dans les villes parce que l’ouvrier est plus ardent que lui, dans les campagnes parce que le paysan l’est moins. Il est donc forcé de réprimer l’émeute dans les centres industriels, de redouter et d’ajourner le vote dans toute la France agricole. Il est contraint à se défendre des deux côtés à la fois, sous peine de tomber et d’abandonner la tâche qu’il a assumée sur lui de sauver le territoire. Malheureuse République, c’est trop d’ennemis sur les bras ! Dans quel jour d’ivresse nous t’avons saluée comme la force virile d’une nation en danger ! Nous ne pouvions prévoir que tu essayerais de te passer de la sanction du peuple ou que tu te verrais forcée de t’en passer. — Ce qui est certain aujourd’hui, c’est que la délégation et ses amis personnels désirent s’en passer,