Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/159

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s’éteignît point en elle par l’examen et la possession.

C’était là ma mission auprès de vous, et je l’ai remplie. Plus expérimentée, plus éprouvée que vous, plus près du ciel, parce que j’étais plus détachée de la terre, je devais luire devant vous comme l’astre qui conduisit les Mages aux pieds du Roi des nations. L’étoile n’était pas Dieu, ce n’était pas même un ange, c’était un flambeau allumé par le souffle du Tout-Puissant pour éclairer la route des pélerins. Si les pélerins avaient pu commander à l’étoile, ralentir son vol ou le presser, l’attirer vers eux et la replacer à leur gré dans l’éther, l’astre eût pâli dans leur atmosphère, il se fût éteint au vent de leur haleine, et ils auraient été abandonnés dans les ténèbres, au sein des vallées inconnues, au bord des fleuves dont ils ne savaient pas le nom.

Je vous irrite quand je vous parle ainsi, parce que je vous traite, dites-vous, comme un enfant. De quoi vous plaignez-vous, Sté-