Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/80

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j’ai frayeur pourtant, je ne vous le dissimule pas, mais que je n’ai plus le droit de dénouer.

Malgré toutes vos précautions oratoires, Lélia, je n’ai pu m’empêcher d’être écrasé. Quand je me suis souvenu qu’une heure avant le moment où je lisais cela j’avais vu cet homme presser votre main, votre main que je n’ai jamais osé toucher et que je ne vous ai encore vue offrir à nul autre qu’à lui, j’ai senti comme un froid de glace qui me tombait sur le cœur. Vous, faire alliance avec cet homme flétri ! Vous angélique, vous adorée à genoux, vous la sœur des blanches étoiles, je vous ai supposée un instant la sœur d’un !… Je n’écrirai pas ce mot. — Et voilà que maintenant vous êtes plus que sa sœur ! Une sœur n’eût fait que son devoir en lui pardonnant. Vous vous êtes faite volontairement son amie, sa consolation, son ange ; vous avez été vers lui, vous avez dit : — Viens à moi, toi qui es maudit, je te rendrai le ciel que tu as perdu ! Viens à moi qui suis sans tache, et qui cacherai tes