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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/133

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graves de cette voix montaient vers lui ; si vous n’étiez ici, près de moi, votre main dans la mienne, je croirais que cette voix est la vôtre, Lélia.

— Il y a des voix qui se ressemblent, répondit-elle. Cette nuit n’avez-vous pas été complètement abusé par celle de ma sœur Pulchérie ?…

Sténio n’écoutait que la voix qui venait de la mer, et semblait agité d’une crainte superstitieuse.

— Lélia ! s’écria-t-il, cette voix me fait mal ; elle m’épouvante : elle me rendra fou si elle continue.

Les instrumens de cuivre jouèrent une phrase de chant ; la voix humaine se tut : puis elle reprit quand les instrumens eurent fini ; et cette fois elle était si rapprochée, si distincte, que Sténio troublé s’élança et ouvrit tout-à-fait le châssis doré de la fenêtre.

— À coup sûr tout ceci est un songe, Lélia. Mais cette femme qui chante là-bas… Oui,