Page:Sand - L Autre.djvu/27

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JEANNE.

Monsieur Castel et son neveu.

MICHELIN.

Le maître de musique et le précepteur : c’est l’habitude. Après ?

JEANNE.

Voilà tout ; avec madame la comtesse et sa petite-fille : sept couverts.

MICHELIN.

Sept couverts seulement pour un jour de fête ? l’anniversaire, le vingtième anniversaire de mademoiselle Hélène ? Excepté monsieur Marcus, qui est aussi un Mérangis, ces dames n’auront pas aujourd’hui un seul nom à leur table !

JEANNE.

Il faut en prendre votre parti, monsieur Michelin ; madame de Maleval a son rhumatisme, elle ne viendra pas ; son mari et son fils sont allés, avec monsieur de Fourvières, à Marseille, pour cette affaire qui inquiète tant de personnes dans le pays.

MICHELIN.

Ah ! oui, la grande faillite ! J’ai entendu parler de ça. Ça m’est égal, je n’ai rien placé là dedans. Alors, sept couverts ! (Fausse sortie.) N’allez pas croire, mademoiselle Jeanne, que je méprise les personnes. Monsieur Barthez est un notaire respectable, il a ma confiance. Le docteur est l’ami de la famille, il me soigne très-bien. Monsieur Césaire Castel est un jeune savant qui a fait l’éducation des deux enfants de la maison, on lui doit des égards ; mais son oncle, le musicien, vous m’avouerez, mademoiselle Jeanne, qu’il manque de circonspection.

JEANNE.

Mais il est si dévoué à madame !

MICHELIN.

Et puis madame aime la musique et l’entend encore fort bien. Moi aussi, j’aime la musique. Tout ce que j’en dis…