Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/196

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majeure partie de cette valetaille étrangère, et il faut tâcher de les prendre tous en flagrant délit. Alors je vous réponds que la magistrature osera sévir contre le seigneur, réduit à invoquer en vain l’assistance de ses paysans. Si nous ne procédons pas ainsi, soyez sûr que c’est nous qui perdrons la partie. Tout le monde aura peur ; le baron trouvera le moyen de désavouer la responsabilité de l’événement, ou de nous faire enlever les prisonniers. Vous passerez pour un assassin, et nous passerons pour des visionnaires, ou tout au moins pour de jeunes officiers sans expérience, prenant parti pour le coupable et arrêtant les honnêtes gens ; car vous pouvez bien compter que les deux bravi que nous tenons sont bien stylés. Je vais les interroger, et vous verrez qu’ils sauront arranger leur affaire. Je parie bien que la leçon leur est faite on ne peut mieux.

En effet, les deux bandits répondirent avec impudence qu’ils étaient venus, par l’ordre du majordome, avertir l’homme aux marionnettes, qui était en retard pour la représentation ; que celui-ci, en voyant parmi eux un de ses anciens camarades, à qui il en voulait, s’était élancé à sa poursuite, et l’avait tué. Il avait ensuite injurié et provoqué les autres, et celui qui avait blessé Christian jura qu’il l’avait blessé par mégarde en voulant s’emparer d’un furieux.