Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de larges fragments liés ensemble par le mortier, et qui tombaient avec fracas sur l’escalier sonore. Il eût été bien inutile de vouloir s’opposer à son dessein. Une sorte de rage le poussait à sortir de l’inaction à laquelle on voulait le réduire. Les idées étranges qu’il avait conçues sur la présence d’une personne enfermée dans cette masure lui revenaient dans l’esprit comme un cauchemar. Il était même tellement surexcité, qu’il était prêt à admettre les idées superstitieuses que M. Goefle avait subies en ce lieu, et à penser qu’un avertissement surnaturel l’appelait à découvrir le secret infernal qui pesait sur les derniers moments de sa mère.

— Ôtez-vous, ôtez-vous de là ! criait-il à M. Goefle, qu’une anxiété analogue, mêlée d’une vive curiosité, poussait à chaque instant au pied de l’escalier ; si le travail s’écroule en bloc, je ne pourrai pas le retenir.

En effet, la cloison artificielle, qui s’étendait sur une assez grande surface, et que Christian attaquait avec fureur, s’en allait de plus en plus en ruines, couvrant de poussière l’intrépide démolisseur, qui semblait protégé par miracle au milieu d’une pluie de pierres et de ciment. Personne n’osait plus lui parler ; personne ne respirait, croyant à chaque instant le voir enseveli sous les débris, ou frappé