trait dans son cerveau ; des chants plus suaves que ceux de la brise résonnaient dans ses oreilles. Elle pensait à la douce Bertha et se sentait douce à son tour. Quand l’enfant fut reposée, elle se pencha vers ses petites lèvres roses, en obtint un baiser et redescendit heureuse vers la demeure d’Hermann et de Bertha.
LXIII
« Voilà votre fille, leur dit-elle ; j’ai voulu éprouver votre amitié. Reprenez votre bien. J’en connais le prix désormais, car j’ai senti que sa mère ne l’avait pas acheté trop cher par la souffrance. J ai compris aussi ton droit, Hermann ! L’homme qui asservit et pille la terre obéit à la prévoyance paternelle ; la mort es au bout de sa tâche, mais il a cette compensation de l’amour pendant sa vie. J’offenserais la justice au ciel et sur la terre, si je prétendais posséder à la fois l’amour et l’immortalité. »
LXIV
Elle les quitta tout aussitôt pour ne pas voir leur joie et retourna dans la solitude, où elle