Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/133

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doctrines ennemies n’ont pas résolu leurs propres doutes ; mais j’avoue qu’en me mettant, s’il m’était possible, au point de vue catholique et en admettant le dogme atroce de l’enfer, je serais plus volontiers moliniste, je dis disciple direct et contemporain de Molina, que janséniste, même avec le sublime Pascal et les grands docteurs de son temps. Je trouve, dans la première idée de Molina le jésuite, quelque chose de pélagien qui me montre Dieu bon et l’enfer facilement vaincu, tandis que, dans les tendances augustiniennes, je vois l’homme rabaissé jusqu’à la brute, sa volonté enchaînée au caprice d’un Dieu stupide et insensible, le diable triomphant à toute heure et l’enfer pavé des martyrs du libre examen.

Ce que la douce doctrine de Molina est devenue entre les mains des bons pères Escobar et autres, ni Molina le grand jésuite, ni Tellez Molina le grand poëte, — son disciple à coup sûr, — n’ont dû le prévoir. Tout, dans l’œuvre de ce dernier, proclame ou révèle la sincérité, l’humanité et la charité, l’horreur de l’hypocrisie, la raillerie des