Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/197

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LIVERANI, à son fils.

Tu vois ! Dieu a voulu que les bourreaux fussent mes chirurgiens. La souffrance a brisé les liens qui me retenaient inerte. J’ai pu me lever pour protester de ton innocence. Ce prodige les a épouvantés et mis en fuite. Ils n’ont pas entendu tes cris, mais j’ai entendu, moi, et j’ai eu la force de venir te dire : Tais-toi, mon fils, tais-toi !

LUPO.

Me taire ! quand ils vont revenir peut-être !

LIVERANI.

Je pars pour Naples. J’irai me mettre sous la protection des lois, qui ont été méconnues par ces sbires et par je ne sais quel faux inquisiteur que je démasquerai. Pour toi, fuis, fuis à l’instant même, car on te cherche encore.

LUPO.

Fuir ? vous quitter ?

LIVERANI.

Tu ne peux qu’aggraver mon péril.

LUPO.

Mon père, vous me jugez coupable ?