Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

beauté en cet instant où le soleil se couchait dans les brumes violettes de l’horizon ; elle plaça elle-même sous ses pieds ce coussin que Ramire avait touché tant de fois avec amour, et, renfermant un soupir, elle écouta d’un air distrait les lourdes fadeurs de son époux.

— Vive Dieu ! Madame, s’écria M. le gouverneur de Berg-op-Zoom en voyant que la conversation languissait, il faut que je boive à votre santé un gobelet ou deux de bon vin vieux des Canaries. — Eyck ! apportez ici le plus beau de mes flacons et deux verres à tige élancée !

— Bien, mon fils ; place cette petite table auprès de madame la gouvernante de Berg-op-Zoom ; et maintenant, c’est bien, Eyck ; vous êtes un bon serviteur, mon mignon, et vous aurez un beau pourpoint de soie jaune garni de rubans rouges, avec des chausses à dentelles de Malines, si je suis toujours content de vous. Je veux que vous ayez meilleure mine que ce fainéant d’Espagnol, dont nous sommes délivrés pour longtemps, Dieu merci !