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XVIII

La reine n’a rien dit de plus. Elle conseille et ne commande pas. Elle s’éloigne et les fées se dispersent. Quelques-unes restent avec Zilla et l’interrogent. « Que veux-tu donc faire de cet enfant ? Il est beau, j’en conviens, mais tu ne peux l’aimer. Vierge consacrée, tu as jadis prononcé le vœu terrible ; tu n’as connu ni époux ni famille ; aucun souvenir de ta vie mortelle ne t’a laissé le regret et le rêve de la maternité. D’ailleurs l’immortalité délivre de ces faiblesses et quiconque a bu la coupe a oublié l’amour.

XIX

— Il est vrai, dit Zilla, et ce que je rêve pour cet enfant n’a rien qui ressemble aux rêves de la vie humaine : il est pour moi une curiosité, et je m’étonne que vous ne partagiez pas l’amusement qu’il me donne. Depuis tant de siècles que nous avons rompu tout lien d amitié avec sa race, nous ne la connaissons plus que par ses œuvres. Nous savons bien qu’elle est