Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/303

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jusqu’à la nuit et de la nuit jusqu’au matin, il faut dire la chanson du pays.

LE CHŒUR.

Il faut dire la chanson du pays, si tu veux vider jusqu’à l’aube nouvelle les coupes de la joie.

LE VOYAGEUR.

Soit, je la dirai quand il me plaira et comme il me plaira. Écoutez ce couplet.

(Il chante.) Moi qui suis un aventurier, je mène une vie périlleuse, j’erre de la ville à la montagne et j’enlève les jolies filles pour les emmener dans mon beau palais, dans mes bois de myrtes et de grenadiers ; et quand l’ennui, sous la forme d’un hibou noir, vient à passer sur ma tête…, je remplis ma coupe jusqu’au bord et j’y noie l’oiseau de malheur… Bois, bois, vilain oiseau noir ; meurs, meurs, oiseau des funérailles… ; retourne à ton nid sur l’if du cimetière, sur la tombe de la victime, sur l’épaule du spectre…

(Récitatif.) Eh bien ! vous n’aimez pas celui-ci ? Je me suis encore trompé peut-être : en voulez-vous un autre ?