Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/84

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venue si forte que l’équité de son esprit en était troublée. Un jour, elle dit à Bertha : « Donne-moi ta fille. Je veux une âme qui soit à moi sans partage. Hermann ne m’a jamais aimée malgré ce que j’ai fait pour lui. — Vous vous trompez, Madame, répondit Bertha. Il eût voulu vous chérir comme sa mère, c’est vous qui ne l’aimiez pas comme votre fils.

XXVI

— Je ne pouvais l’aimer ainsi, reprit la fée. Je sentais qu’il regrettait quelque chose, ou qu’il aspirait à une tendresse que je ne pouvais lui inspirer ; mais ta fille ne te connaît pas encore. Elle ne regrettera personne. Je l’emporterai dans nos sanctuaires, elle ne verra jamais que moi, et j’aurai tout son cœur et tout son esprit pour moi seule. — Et l’aimerez-vous comme je l’aime ? dit Bertha, car vous parlez toujours d’être aimée, sans jamais rien promettre en retour.

XXVII

— Qu’importe que je l’aime, dit la fée, si je la rends heureuse ? — Jurez de l’aimer passion-