Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/95

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blaient me dire : « Pardonne-moi de ne pas savoir de quoi tu me parles. »

XLVI

« Il eût voulu, j’en suis certain, avoir une âme pareille à la mienne pour partager ma peine ; mais il n’avait que ses yeux pour me parler, et quelquefois j’ai cru y voir des larmes. Moi, j’ai des larmes pour toi, Zilla ; c’est un témoignage de faiblesse qu’il ne faut pas mépriser, car c’est l’obscure expression et le suprême effort d’une amitié qui ne peut franchir la limite de l’intelligence humaine et qui te donne tout ce qu’il lui est possible de te donner.

XLVII

— Tu mens ! répondit Zilla ; j’ai demandé un de tes enfants, ta femme me l’a refusé, et tu ne me l’apportes pas ! Hermann sentit son cœur se glacer, mais il se contint, « Il n’est pas possible, dit-il, qu’un si chétif désir trouble la paix immuable de ton âme. — Ah ! voilà que tu recules déjà ! s’écria la fée, et vois comme tu te contredis ! Tu prétendais vouloir me donner ta vie,