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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

celui d’un petit oiseau, elle éveilla l’attention de Labrêche, et rentra dans la bibliothèque avant qu’il l’eût aperçue.

Le vaniteux Labrêche crut à quelque aventure. Il se leva doucement et entra sur la pointe du pied. Mais, en voyant madame de Germandre, il ôta sa casquette anglaise à visière retroussée, et, s’excusant d’être en veste, il attendit les ordres qu’elle voudrait lui donner. La baronne plaisait beaucoup à Labrêche : il la trouvait accorte et bienveillante. Il faisait des vœux pour sa fille ; mais pour rien au monde il n’eût trahi le mandat dont il était investi ; son amour-propre était, en cette circonstance, à la hauteur d’une probité inaltérable.

Quant à causer, Labrêche, ne sachant absolument rien, ne pouvait s’en faire scrupule, et il fut charmé d’y être provoqué par le début solennel qu’avait préparé la baronne.

— Monsieur Labrêche, lui dit-elle, je ne crois pas que votre devoir soit de ne pas répondre à une question que je veux vous adresser, et mon intention n’est pas de vous faire manquer à votre consigne…