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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

et qu’il a pu faire de son laboratoire, pendant temps, comme vous dites, une espèce de tir.

— Oui, monsieur, c’est là mon opinion.

L’abbé fit encore beaucoup de questions à Labrêche, mais sans manifester d’autres motifs de curiosité. Il vit bien vite que l’honnête serviteur ne savait rien, et, ne voulant pas se compromettre inutilement, il se retira en le remerciant de sa franchise et en le complimentant sur sa perspicacité.

À peine fut-il sorti, que la baronne reparut. Labrêche, qui avait l’esprit un peu troublé par les questions de l’abbé, crut voir un spectre et faillit crier ; mais la baronne le rassura vite en lui parlant :

— Monsieur Labrêche, lui dit-elle, j’ai un grave reproche à vous faire : c’est de ne m’avoir pas avertie du danger qui vient de vous être signalé.

— J’allais le faire, madame la baronne ! j’étais sur le point de raconter la chose à madame, au moment où nous avons été interrompus par M. l’abbé.

— Mais comment n’en avez-vous parlé à personne jusqu’à présent ? Ce matin, quand j’ai insisté sur les paroles équivoques du testament…