Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
163
LA FAMILLE DE GERMANDRE.

— Ah ! mon arrière-grand’mère par conséquent, et la grand’mère de mademoiselle Corisande de Germandre que nous avons vue hier ici ?

— Précisément, monsieur. Il faut convenir que les positions ne se ressemblent guère, et que, sous le costume villageois de cette pauvre demoiselle, on ne reconnaîtrait guère la descendante…

— Bien, bien ! dit Octave. Je vous remercie, ne vous dérangez pas davantage.

Et il resta seul dix minutes au moins à contempler le tableau, qui était fort beau comme peinture et intéressant comme type. C’était celui d’une grande femme mince, à figure délicate, à la fois sérieuse et douce. Elle était richement et sévèrement vêtue d’une étoffe foncée toute garnie de nœuds grenat et de dentelles d’or ; ses bras et son cou étaient chargés de perles et de rubis. Malgré le contraste de cette toilette princière et du costume de toile et d’étamine de la demoiselle de campagne, la ressemblance était réelle, saisissante et marquée jusque dans des détails particuliers. Les mains, fort belles, étaient un peu grandes, les cheveux noirs et abondants, le