Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/178

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Labrêche, mais très-loin, madame la comtesse ; cependant, avec les chevaux que voici, en trois heures…

— Et trois heures pour revenir !… dit Hortense ; non ! ce sera pour un autre jour !

En moins d’un quart d’heure, madame de Sévigny se trouva au pied du rocher qui dominait l’ermitage ; mais, au moment où elle descendait de voiture, elle éprouva une surprise qui lui fit oublier d’examiner le site agreste et la beauté du torrent. Un homme de la campagne se présentait pour lui offrir la main, et cet homme, qui se sentait lui-même tout aussi étonné qu’elle, n’était autre que le chevalier de Germandre.

Voici ce qui était arrivé :

La veille, comme il s’en retournait chez lui, le chevalier avait vu boiter, au départ, la vieille jument grise qui traînait sa carriole. Voulant partir à tout prix, il n’en avait tenu compte. Mais, au bout d’une lieue, force avait été de s’arrêter. Ne voulant pas abandonner le fidèle animal qui lui avait rendu tant de services, il avait mis Corisande et les enfants dans la rotonde d’une petite diligence qui passait à point,