Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/196

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sonnement, et, parlant tout à coup sans trop savoir où il en voulait venir :

— Je pourrais, dit-il, vous répondre… Je vous répondrais mille choses… Mais je vous ennuierais !

— Non, non ! dites, reprit Hortense ; consolez-moi ou rassurez-moi sur votre compte.

— Hélas ! répondit le chevalier encore plus troublé, mes arguments sont faibles et partent peut-être d’une âme abattue. Si j’étais mieux disposé… moins timide, moins éteint par la solitude, je ne vous paraîtrais pas si chétif et si fort à plaindre !…

— Ah ! mon Dieu ! s’écria Hortense, ma sollicitude vous humilie ?

— Non, non ! Ne croyez pas cela, dit M. de Germandre, dont les yeux s’humectèrent légèrement ; votre pitié m’est douce, elle me fait du bien ! songez donc, il y a si longtemps qu’une femme aimée… une femme aimable, je veux dire, ne s’est intéressée à moi !

— Votre sœur est un ange, reprit Hortense rougissant.

— Oui, certes, un ange, une sainte fille, au moins ;