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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

inondé qui l’enlaçait dans ses détours perfides, et qui prenait quelque chose de l’horreur d’une forêt vierge.

Ne voulant pas revenir sur ses pas, et le sentier s’effaçant sous l’herbe vaseuse, il vit quelques pierres qui promettaient une issue et sauta de l’une à l’autre ; mais il dut s’arrêter. Une trop grande distance le séparait de la dernière, et un élan mal réussi pouvait le précipiter dans un réseau inextricable de plantes aquatiques.

Il fallait se retourner pour revenir en arrière. Il s’aperçut alors que cela était très-difficile et même périlleux, la roche qui le portait étant fort étroite et enduite de cette verdure gélatineuse qui fait glisser si traîtreusement.

— Où me suis-je fourré ? se dit-il en prenant ses mesures pour ne pas tomber.

Et, comme il avait éprouvé un instant de crainte, il voulut s’en punir en bravant du regard l’espèce d’abîme, délicieux d’aspect, mais très-inquiétant de profondeur, où il se trouvait engagé.

L’anxiété se dissipa vite ; mais la tristesse le ga-