Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/26

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quence pour des gens plus capables d’en sentir le prix.

Après le chevalier, on vit arriver, sur un beau cheval de bataille, le comte Octave de Germandre, petit-fils de celui qui avait péri sur l’échafaud, petit-neveu du défunt par conséquent ; ses parents s’étaient jetés dans la Vendée ; son père y avait trouvé la mort dans un engagement ; sa mère était morte de chagrin et de misère. Octave, sans ressources et sans instruction, mais tenant de son malheureux père une fierté patriotique bien entendue, n’avait pas voulu chercher fortune au service de l’étranger. Après avoir fait, dès l’âge de treize ou quatorze ans, ses premières armes dans les halliers bretons, il s’était tenu caché, errant, rongeant son frein en silence, ne trouvant pas et ne désirant peut-être guère trouver l’occasion de s’instruire, ne comprenant, ne rêvant que la carrière militaire, et attendant avec impatience qu’un pouvoir stable mît fin à la Révolution et lui permît de servir la France sans trahir ses principes et ses sentiments.

Ce moment arriva, selon lui, au 18 brumaire. Il