Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/266

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c’est pour me donner une leçon, je vous déclare que, l’ayant bien méritée, me voilà prêt à la recevoir, le sabre à la main, comme il convient à deux militaires ; ou votre main dans la mienne, comme il convient à deux proches parents qui étaient peut-être nés pour s’aimer.

— J’accepte la dernière solution et ses conséquences, c’est-à-dire l’amitié de famille que vous invoquez, répondit le chevalier en prenant la main d’Octave, Je ne suis plus un jeune homme pour m’enflammer à propos d’une parole légère ; je ne suis même plus un jeune père, et, voyant en vous un neveu plutôt qu’un cousin, je n’affecterai pas un dépit que je n’éprouve pas. D’ailleurs, vous vous repentez d’une prévention injuste, vous veniez précisément pour la réparer, vous avez regretté un nouvel emportement… Oublions tout cela. Dînez avec nous, et vous repartirez ce soir, à la fraîche, comme nous disons ici.

— Et vous ne me demandez pas, reprit Octave, le motif de ma prévention ?

Le chevalier se troubla un peu, hésita, se remit,