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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

et répondit avec une certaine autorité qui repoussait un plus ample informé :

— Les préventions ne s’expliquent pas !

Octave sentit ce qu’il y avait de souffrance sous cette réserve. Il avait à cœur de désarmer Corisande et de justifier Hortense des doutes amers que la jalousie d’un prétendant pouvait faire naître chez le chevalier.

— Vous ne voulez pas savoir, je le vois, dit-il ; mais, moi, je veux tout dire. Sachez donc que je me figurais pouvoir aspirer à la main d’une femme qui ne m’a jamais encouragé, et que j’ai ouvert les yeux sur mon absurdité. Cette femme ne m’aime point, elle a bien raison. Je la respecte, elle le mérite à tous égards ; mais je n’ai ni droits ni prétentions sur elle. J’ai tout dit, je le jure sur l’honneur !

— Je n’ai rien à vous répondre, répondit le chevalier contraint et froid : ce que vous m’apprenez là ne me regarde pas.

— N’était-ce pas mon devoir de vous le dire ? Reconnaissez, au moins, que ce n’est pas un mauvais sentiment qui me porte à le faire !