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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

t’éveilles-tu ? Je n’ai pourtant pas fait de bruit !

Corisande se rendormit assez profondément. Quand elle se leva, elle fut surprise de voir que le chevalier avait remis ses habits de la veille.

— Ton père a donc été aux champs avec ses habits du dimanche ? dit-elle à Lucien, qui se levait aussi.

— Papa n’est point allé aux champs, répondit Lucien. Je ne l’ai pas entendu partir ; mais il m’a dit, hier au soir, qu’il retournerait de grand matin au château du grand-oncle, et, tu vois, il y est retourné !

— Eh bien, comment donc ? avec la grise qui est quasi fourbue ?

— Non ! il m’a dit qu’il emprunterait le grand poulain du meunier et qu’il irait à cheval.

— Allons donc ! Il a pris cette bête méchante qui n’a jamais voulu être montée et qui a tué le fils aîné du meunier ? Cours vite savoir si c’est vrai !

Pendant que Lucien courait, Corisande habillait la petite, et, à tout événement, se préparait à partir aussi. Quand Lucien revint lui dire que le chevalier