Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/284

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dre ; mais tous, se voyant en scène et gravement consultés, se prenaient pour des personnages et rendaient compte de leur opinion personnelle. Les uns, ingénus et comiques, partageaient la terreur qui leur était suggérée ; les autres, non moins contents d’eux-mêmes que Labrêche, faisaient l’esprit fort et dédaignaient l’idée du péril. L’assemblée, tantôt rassurée, tantôt consternée, suivait les diverses fluctuations des interrogatoires, et le juge de paix mettait aux voix la proposition d’attendre le résultat d’une enquête de plusieurs semaines.

La majorité allait voter oui, lorsque le chevalier déclara qu’il voulait, pour son compte, s’en tenir à la lettre du testament.

— Je n’ai pas le temps de revenir ici, dit-il ; je veux me débarrasser d’une épreuve que je considère comme une simple formalité, à l’effet de laisser le champ libre aux autres. Le testament porte que cette épreuve sera faite d’abord par les plus proches parents, je ne comprends pas, dès lors, l’inquiétude du plus grand nombre, puisque nous sommes ici trois ou quatre qui assumerons sur nous le danger