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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

richesse, quand, jusqu’à cette heure, vous avez été un homme sage et soumis au travail ? Non ! non ! je ne vous laisserai pas continuer ; car la rage qui vous a pris, ce matin, de monter sur un cheval méchant et de venir ici risquer je ne sais quelle mort, n’est pas d’un bon père de famille. Vous avez une autre idée, mon frère ! une idée qui ne vaut rien pour vous, puisqu’elle vous fait oublier ceux à qui vous vous devez.

— Oui, s’écria Hortense emportée par un irrésistible mouvement, il a une idée fausse : c’est qu’une femme de cœur ne pourrait être à lui qu’à la condition d’épouser la fortune, et il se trompe, je jure qu’il se trompe !

— Oh ! mon Dieu ! murmura le chevalier éperdu.

— Vous l’entendez, mon cousin ! dit Octave. S’il y a réellement le moindre danger pour vous, n’allez pas plus loin.

Le chevalier hésita un instant. Les paroles d’Hortense l’avaient bouleversé. Il la regardait avec ivresse et semblait avoir oublié son œuvre. Mais la mémoire lui revint, et il jeta un cri en regardant la pen-