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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

Après le dessert, le chevalier passa sur la terrasse avec Octave.

— Mon cher cousin, lui dit-il, êtes-vous toujours décidé à quitter le service si vous vous mariez ?

— Oui, mon cousin, et si la guerre n’est pas déclarée ; auquel cas, j’aurais mauvaise grâce à ne pas tenter de gagner mes épaulettes de colonel.

— Voilà qui est bien pensé ; allez donc à la guerre s’il le faut ; mais, après cette campagne, revenez ici. Ma sœur, ayant toujours voulu abandonner son pauvre avoir à mes enfants, a bien droit à une belle dot. Tâchez alors de vous faire aimer d’elle. Je serai heureux si vous y parvenez, et croyez bien que ce ne sera pas difficile si vous êtes toujours ce que vous êtes depuis vingt-quatre heures.

— Eh bien, et vous ? dit la baronne, qui s’était glissée derrière eux et qui écoutait ; est-ce que vous ne songerez pas à vous remarier, cher cousin ?

— Ah ! madame ! s’écria le chevalier, si j’osais…

— Vous êtes forcé d’oser, dit Octave ; car Hortense vous aime et vous l’a dit clairement en vous suppliant de rester pauvre !