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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

tout le monde ne comprit pas. Le défunt ayant réglé lui-même à l’avance le cérémonial de ses funérailles, on s’attendait à d’énormes bizarreries, et chacun disait son mot pour expliquer ce qu’il voyait.

La Polonaise madame de Germandre, qui était gaie et persifleuse, n’y fut pas trompée, et, comme elle ne voulait point partager la sollicitude de sa fille pour le pauvre chevalier, elle lui fit remarquer que, si Octave, le shako en tête et le sabre flottant, avait l’air de tenir la bride d’un cheval plutôt que le gland d’un corbillard, le chevalier, avec son cierge en main et son grand morceau d’étamine en guise de crêpe au bras, avait bien plus la mine d’un croquemort que celle d’un gentilhomme.

— C’est vrai, répondit Hortense en souriant avec une mélancolie compatissante ; et le chapeau porté par la servante est un cérémonial étrange dont il eût bien pu se dispenser !

— Croyez-vous que cette jolie fille soit sa servante ? reprit la baronne. Je la prendrais plus volontiers pour sa femme.

— M. le chevalier est veuf, dit Labrêche, qui, te-