Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/72

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prement enveloppée dans un mouchoir blanc à carreaux bleus ; mais les enfants en avaient fait vite justice, et le père de famille n’avait eu garde de les priver en réclamant sa part. D’ailleurs, il n’y avait pas songé, cette journée étant un si grand événement dans sa vie d’anachorète, qu’il marchait, parlait et agissait comme dans un rêve.

Il était dans cet état de malaise et de défaillance qu’on subit parfois sans en rechercher la cause, lorsque Labrêche se présenta devant lui et acheva de le démoraliser en lui disant qu’il était envoyé à sa recherche par madame la comtesse.

— Quelle comtesse ? Je ne la connais pas, moi !

— Je parle à M. le chevalier de sa cousine germaine, la fille du baron de Germandre, qui est veuve du comte de Sévigny, une charmante femme moitié Polonaise, monsieur, et qui a beaucoup envie d’embrasser les enfants de monsieur.

— Si cela est, dit Sylvain en s’adressant à sa compagne, tu vas les conduire à leurs parents. Je ne veux pas les priver des caresses de cette noble personne. Moi, je vous attendrai ici, où je compte res-