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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

ter jusqu’au moment où l’on se réunira pour la lecture du testament.

La villageoise obéit ; mais le petit Lucien voulut rester avec son père, et elle partît seule avec Marguerite, Labrêche ouvrant la marche.

Le trajet n’était pas long ; Labrêche voulut mettre le temps à profit en contant quelques douceurs à cette grande fille, dont l’air calme et confiant lui était sympathique. Il commença par lui offrir son bras, qu’elle refusa sans hauteur en disant que ce n’était pas la coutume de son endroit.

— Pourtant, reprit Labrêche, vous donnez le bras à M. le chevalier de Germandre ? Je vous ai vue du moins assise tout près de lui dans le jardin, tout à l’heure.

— Oh ! celui-là, c’est différent ! répliqua la paysanne en souriant.

— Oui !… vous vivez avec lui sur le pied d’égalité ; je m’en doutais !

La paysanne sourit encore et ne répondit plus. Labrêche insinua que le chevalier n’était pas riche ; que, quand on avait, sous les habits d’une fille des