Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/80

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d’un préjugé de sa localité, Corisande regardait l’exhibition de sa tête nue comme une indécence. Elle se hâta de relever sa belle chevelure sous le serre-tête, pendant qu’Hortense essayait la cornette, et que, sans qu’on y prît garde, Margot s’emparait de la mantille de madame de Sévigny, et se drapait avec orgueil dans les dentelles noires qui lui tombaient jusqu’aux pieds.

— Voyons, là ! qu’est-ce qu’elle fait, la petite pie ! dit Corisande en lui retirant cette parure d’emprunt. Oh ! dame, en voilà une qui s’arrangerait bien des affiquets de la ville ! Il n’y a pas de coquette pour être coquette comme ça. Dans les champs, elle est toujours après se faire des couronnes avec des barbeaux, et faut convenir que ça ne lui va point mal.

— Et vous, ma cousine, dit Octave, vous n’êtes donc pas coquette du tout ?

— Voire si j’avais le temps ! répondit Corisande, Je ne sais point ; mais on a tant d’ouvrage à la maison et au dehors, qu’on n’y saurait songer.

— N’avez-vous pas des servantes de ferme ? demanda la baronne.