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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

— C’est pourtant quelque chose, reprit-il, et je devrais vous remercier de votre bon cœur.

— Nous avons bon cœur tous les deux, dit Hortense en lui tendant la main ; nous voudrions nous enrichir l’un l’autre, cela est bien évident. Vous voyez donc que c’est une vraie amitié de frère et de sœur. Mais ne nous y trompons pas, ce n’est rien autre chose, et, pour moi, ce ne serait pas assez dans le mariage. Je ne veux pas faire un mariage de raison.

Octave garda un instant le silence. Il se dit qu’en cas d’héritage sa conscience était dégagée vis-à-vis de madame de Sévigny, et il ressentit même une certaine satisfaction à l’idée que sa liberté n’était point compromise par la déclaration qu’il venait de risquer. Mais, tout aussitôt, l’amour-propre lui fit sentir sa blessure, et, quelle que fût l’issue de la situation, il se vit éconduit ou peu s’en faut. La colère lui revint, et il éprouva le besoin d’être amer.

— Tenez, Hortense, dit-il en ouvrant brusquement la fenêtre pour ne pas étouffer, vous devriez épouser l’homme de campagne ! Justement, le voilà