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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

lant l’attaquer par son côté faible, celui du ridicule, auquel sa personne donnait prise.

Le chevalier, en parlant de son chapeau, avait eu l’heureuse inspiration de s’en débarrasser. Restait le gros livre, qu’il eût bien voulu faire disparaître. Lucien s’en aperçut et le prit dans ses mains comme pour regarder les images. Mais Octave s’en empara et s’amusa ainsi à le remettre en évidence.

— Vous avez là, dit-il, un curieux missel ! une précieuse antiquaille !

— Oui, répondit Sylvain : c’est comme mon chapeau.

— Est-ce que ça a été aussi au feu avec vous ?

— Non ! ce livre m’a été donné par ma mère à sa dernière heure, et j’y tiens encore plus qu’à mon chapeau.

Il n’y avait donc plus moyen pour Octave de plaisanter le missel. Il lui passa par la tête de demander au chevalier s’il chantait au lutrin.

Le chevalier le regarda entre les deux yeux, et, comme Octave avait un imperturbable sérieux dans